Les experts assurent que les PME sont les premières créatrices d’emplois et ce panel ne montre pas autre chose. Ces 30 patrons aux métiers si différents affichent tous l’ambition de développer leur business dans les mois qui viennent et de recruter.

JEAN-MICHEL CHIAPELLO 53 ans, président de Captivor

Quand il dirigeait un centre de formation, cet ingénieur en génie chimique déplorait déjà le manque d’efficacité des techniques de désamiantage d’alors et les risques induits. Il a donc monté Captivor, en 2013, à Lutterbach, près de Mulhouse, pour créer des appareils de ventilation et filtration de l’air. L’affaire démarre bien, comme le prouvent les 234.000 euros de chiffre d’affaires réalisés en 2015. Aujourd’hui, Jean-Michel Chiapello met au point un robot de décapage, qui pourrait rendre ses premières inventions obsolètes.

“Il retient la poussière à la source, sécurisant davantage l’air ambiant”, dit-il. Le tout à moindre coût : il permettrait de réduire la facture de 40%. Son lancement, prévu pour 2017, laisse envisager un chiffre d’affaires de 500.000 euros l’année suivante.

KARIM OUMNIA 49 ans, président-fondateur de Digitsole

© SP/Digitsole

Le fondateur de la marque Baliston (qui avait lancé la chaussure de foot la plus légère au monde) frappe à nouveau. Avec sa nouvelle société, basée à Nancy, il vend depuis le début de l’année la Digitsole Warm Series, première semelle connectée au monde, qui analyse votre course en détail et vous réchauffe les pieds en même temps.

Selon ses dernières estimations, il en aura vendu entre 30.000 et 50.000 paires à la fin de l’année, à 199 euros. Il prévoit d’embaucher une cinquantaine de personnes l’année prochaine, ingénieurs et techniciens surtout, pour renforcer son équipe. Il prépare une levée de fonds de 15 à 20 millions d’euros en 2017. “Pour l’instant, nous sommes les pionniers des chaussures connectées, justifie-t-il. Nous voulons conserver notre avance technologique et être les leaders.”

MAXIME CREUX 41 ans, président fondateur d’Eliteam

Les jeunes entrepreneurs qui constituaient son cercle d’amis ont eu le nez… creux, quand ils ont conseillé à ce technicien de créer sa boîte. Sept ans plus tard, Eliteam, une société de conseil en ingénierie auprès d’exploitants de centrales électriques, s’apprête à réaliser un chiffre d’affaires de 6,4 millions d’euros.

Son atout ? Une équipe d’ingénieurs toujours à la pointe, qui partagent avec lui les décisions sur le choix des marchés et partent en mission dans l’un des 80 pays où Eliteam intervient. Seuls 6 des 60 salariés (20 de plus sont attendus d’ici un an et demi) travaillent au siège de Wittelsheim, près de Mulhouse. Pour maintenir ses troupes au top, l’entreprise consacre 8 à 12% de sa masse salariale à leur formation.

CÉLINE GRIS 39 ans, DG de Gris Group

“Nous sommes en pleine phase de croissance, avec un chiffre d’affaires que nous estimons à 38 millions pour 2016. C’est maintenant que nous devons être robustes.” Depuis que la direction de l’entreprise lui a été transmise par son père, en 2012, Céline Gris consolide la maison.

Elle a réinvesti 15% du chiffre d’affaires par an, essentiellement dans l’outil de production de cette société fabriquant des rondelles de fixation et des composants mécaniques. Une proportion qu’elle pense ramener sous les 10%, car la plupart des besoins de rénovation ont été comblés. Et elle souhaite se concentrer sur la modernisation du management des 180 employés, dont 150 à Lesménils, près de Pont-à-Mousson.

ALAIN GUY 48 ans, président de Fives Nordon

Après avoir dirigé Fives Nordon, filiale du groupe d’ingénierie industrielle Fives, durant deux ans, Alain Guy en a pris la présidence en mai dernier. Alors que cette société spécialisée dans la tuyauterie de haute technicité réalise les deux tiers de ses 110 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le nucléaire, c’est du côté de l’acheminement de gaz qu’Alain Guy entend progresser. Il vient notamment de renforcer ses contacts avec le transporteur GRTgaz.

Premières missions ? Des postes de sectionnement, ces parties du réseau où les techniciens peuvent couper les vannes avant d’intervenir sur une zone, et des postes de livraison, à l’entrée des villes. Dans les deux cas, les pièces sont fabriquées au siège, puis sont assemblées sur les chantiers.

CLAUDE HAUMESSER 61 ans, P-DG de De Buyer Industries

Les usines du Val-d’Ajol, en pleine forêt des Vosges, fournissent aux professionnels de la cuisine près de 2.500 ustensiles. Cette société, fondée en 1830, n’a jamais cessé d’étoffer son catalogue et devrait réaliser cette année un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros avec 160 salariés. Mais il manquait à son offre des moulins à poivre, sel et épices. Lacune comblée depuis le rachat, cet été, de Marlux, avec ses 400 références.

“Nous avons transféré toute la production de l’Ile-de-France vers les Vosges. Il nous reste maintenant à étendre les gammes et à développer la commercialisation”, détaille Claude Haumesser, P-DG de De Buyer. Côté marketing, l’équation est encore plus simple. Pour l’instant, Marlux n’est distribué que dans 10 pays, De Buyer dans 80. Il suffit d’inclure le premier dans le réseau du second pour en booster les ventes.

BERNARD FINCKENBEIN 64 ans, P-DG de Senfa

© SP/Senfa

Lorsqu’il est arrivé à la présidence de Senfa, les ateliers de Sélestat produisaient exclusivement des textiles vestimentaires. En vingt ans, il les a convertis aux tissus techniques. Destinées, notamment, à la décoration ou à la publicité, ses étoffes ont des vocations dépassant l’esthétique, pour remplir de nombreuses autres fonctions : réfléchir le rayonnement solaire, occulter la lumière à 100%, absorber la réverbération phonique, être imperméables ou ininflammables…

“Notre dernière innovation, Estompe, attendue pour fin 2017, bloquera les ondes Wi-Fi, GSM ou les deux, au choix, tout en laissant passer les appels d’urgence.” Elle aura nécessité 300.000 euros d’investissement, mais devrait en rapporter 700.000 dès la première année. De quoi soutenir le chiffre d’affaires, actuellement de 24 millions d’euros, et permettre de faire passer les équipes de 78 à 90 personnes d’ici à 2018.

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