Facebook : qui est Mark Zuckerberg ?

 

Créateur du réseau social le plus en vue de la planète, Mark Zuckerberg nourrit forcément quelques fantasmes et histoires rocambolesques. De la genèse de Facebook aux saillies verbales sur la fin de la notion de vie privée, portrait et parcours du plus jeune milliardaire du capitalisme.

Des embûches qui n’empêchent pas le réseau social d’avaler des membres à la pelle et d’attirer les investisseurs. Facebook compte ainsi près de 15 milliards de dollars de capitalisation, sans pour autant être entré en bourse. Un exploit quand les derniers indices rapportent que le modèle économique de Facebook (publicité ciblée et vente de fichiers de données) n’engrangerait que 150 millions de dollars par an environ de chiffre d’affaires. Mieux encore, Mark Zuckerberg devient en 2008, à 23 ans, le plus jeune milliardaire de l’histoire du capitalisme. Une fortune qui s’élève aujourd’hui à 1,5 milliard de dollars pour celui que le magazine Forbes place à la 52e place des personnalités les plus influentes de la planète.

Ombre au tableau, plusieurs preuves prouveraient la véracité des contes et légendes de trahisons de la genèse de Facebook. Les historiques des chats entre Zuckerberg et les frères Winklevoss à l’époque de Harvard, mais aussi des preuves de détournements de courriels de journalistes du Harvard Crimson, journal de la faculté vers lesquels les jumeaux s’étaient tournés pour enquêter sur l’affaire ConnectU/Facebook, alourdissent le dossier. Un litige qui a couru de 2004 à 2008 et qui a trouvé son épilogue sur le chéquier de Zuckerberg. On parle de 65 millions de dollars.

Big – Zuckerberg – Brother

De rejeté de la vie réelle, Mark Z. est devenu en 5 ans le pape d’une communauté virtuelle si puissante qu’il a son mot à dire sur l’avenir du web. Son avis compte aujourd’hui autant que celui de Bill Gates ou Sergey Brin et Larry Page (Google). A tel point que sa sortie du 12 janvier dernier lors d’une conférence devant plusieurs décideurs de la planète web a forcé le monde à écouter et à trembler : « En tant qu’adultes, nous pensons que notre maison est un espace privé… Pour les jeunes, ce n’est pas le cas. Ils ne peuvent pas contrôler qui entre ou sort de leur chambre (…) Mais les gens sont maintenant plus enclins non seulement à partager plus d’informations différentes et aussi à s’ouvrir à plus d’internautes. La norme sociale a évolué avec le temps. L’ère de la confidentialité est révolue. »

Une magnifique présentation des évolutions des règles de confidentialité de Facebook, qui paramètrent les profils plus ouverts par défaut depuis décembre 2009. Photos, mur, commentaires, vidéos personnelles, si vous ne mettez pas le nez dans les réglages, il est facile d’accéder à toute votre vie. Après tout, on parle bien d’un site de réseau social et de partage, non ? N’empêche, le changement est si vicieux que son géniteur est lui-même piégé. Malgré les multiples démentis, Mark Zuckerberg, l’homme qui demande aux utilisateurs de Facebook de s’ouvrir au maximum mais qui possède le profil le plus verrouillé du site, se retrouve du jour au lendemain avec quelque 290 photos devenues publiques. Aïe. Dur pour un solitaire faussement ouvert. A-t-il joué le jeu de l’ouverture prolongée ? Que nenni. L’ensemble des contenus s’est volatilisé et la page du petit Mark re-vérouillée.

Tout est sous contrôle, comme toujours. Peut-être parce qu’il n’a que cette interface pour communiquer, Zuckerberg reste le seul maître à bord de Facebook. Malgré ses dires ( »ce qui compte, c’est l’équipe« ), difficile de ne pas déceler au travers des interviews et discours de conférence les résidus du gamins introverti mais fier de son jouet. Facebook, c’est son oeuvre et sa vie, à tel point qu’il préfère refuser les multiples assauts du milliardaire russe Yuri Milner, PDG du fonds de pension Digital Sky Technologies, car celui-ci demande en contre-partie des 200 millions de dollars qu’il est prêt à investir, une place au directoire. L’intransigeance du golden geek ne refroidit pas pour autant le russe, qui injecte tout de même deux fois 200 millions l’année dernière, sans autres compensation. Fort, très fort.

Un film cette année

Riche et très riche, en pleine réussite et capable d’imposer pas mal d’idées révolutionnaires sur le droit à l’image et la vie privée, Mark Zuckerberg compose maintenant avec un prochain alias au cinéma. Ainsi Justin Timberlake, chanteur pour minettes, gueule d’ange et parfois acteur, devrait-il endosser le jean et le tshirt du rouquin de Harvard le temps d’un film produit par l’acteur oscarisé Kevin Spacey (American Beauty) et réalisé par David Fincher (Se7en, Fight Club, Zodiac).

Baptisé « The Social Network », le long métrage devrait raconter la naissance du réseau Facebook, les divers brouilles qu’elle a occasionnées et peut-être abordé la psyché complexe de cet homme discret à la vie très privée qu’est le créateur du réseau de partage de millions de tranches de vies.
Pas sûr que ce solitaire dont le mur Facebook ne dit pas grand chose et qui tente de mettre tout le monde en relation en ressorte avec plus d’amis.

Romain Thuret

Source

Agence Colmar